Emission de Télévision (en France) ADAPTEE et commentee en français courant par bazibuhe
jean-marie vianney (psychologue) et père bernard oberlin( moine trappiste français) .
En groupant les principaux
thèmes, on peut retrouver à peu près les acteurs suivants :
1. les victimes (donc aussi leurs parents)
2. les évêques (et toute autorité ecclésiale : prêtres,
autorités du séminaire ...etc.)
3. le pays entier (les gens, la foule, l’opinion publique...)
4. les spécialistes : juges, professeurs, psychologues,
associations de défense des victimes
5. les auteurs de ces actes
6. la télévision
Il faudra ajouter une partie pour reposer la question nous-mêmes
1. Les
Victimes :
- Bien insister sur les séquelles de tels actes : les
enfants en souffrent toute leur vie
- sur la souffrance des parents : honte, souffrance pour
l’enfant, regret, culpabilisation.
- On culpabilise dans les deux sens : vis-à-vis de l’enfant,
vis-à-vis de l’Eglise (on avait une certaine image du prêtre)
- Avec regret, on n’enverra pas les autres enfants au catéchisme. On
change même de maison ou de village. Car les autres habitants défendent leur
prêtre et n’acceptent pas qu’il aille au parquet. Les parents des victimes se
sentent accusés.
- Ambivalence (ambiguïté) des sentiments chez certains enfants :
Eric était un orphelin canadien, il a reçu de l’affection de l’Abbé Denis. Même
après avoir été agressé, il reste longtemps sous sa dépendance affective (pas
libre) ; il hésite longtemps avant de le dénoncer.
2. Les
Evêques (et autres
autorités de l’Eglise) :
a) Devant de pareils problèmes, ils ont peur, ils se sentent perdus ;
ne possèdent pas les outils intellectuels nécessaires à ce genre de
problèmes ; on donne donc des réponses passe-partout : « efforts
personnels, persévérance, grâce et aide de Dieu, prière... Je crois à un
changement »
- Les déclarations des évêques (Lourdes) sont donc imprécis ; ils
assurent Mgr Pican du soutien de ses confrères évêques ; ils parlent des
prêtres coupables avec miséricorde et déclarent le respect qu’ils doivent
garder envers eux (c’est-à-dire ne pas les mépriser)...
- Mais le texte de Lourdes prévoit aussi que les évêques consulteront
des experts (médecins, psychologues...etc.).
b) On déplore le silence qui règne dans l’Eglise. On parle même
de « mensonge ». La peur empêche de parler, de dire les choses
clairement, d’avouer les faiblesses des responsables. Le supérieur canadien
écrit à Mgr Gaillot en espérant que le prêtre (qui a déjà fait 20 mois de
prison) dira lui-même son problème. Plus tard il écrit une deuxième lettre,
plus précise, mais Mgr Gaillot ne fait rien.
- Quand un prêtre est coupable, on le déplace (il peut
recommencer ailleurs...)
- L’évêque parle de « rumeurs » (mais il savait déjà),
il n’accepte pas le mot « victimes » et se contente de les assurer de
son « respect »
c) Plusieurs fois, on pose le problème du secret de confession.
Pour des choses aussi graves, ne faudrait-il pas que le confesseur dénonce le
coupable ? L’Eglise s’y est toujours opposée. Opposition avec le droit
français qui prévoit que ceux qui ont un secret professionnel peuvent le rompre
pour dénoncer un acte très grave. – A Lourdes, on a oublié le cas du prêtre qui
refuse de se dénoncer lui-même. La loi de 1991 a reconnu le droit au
secret de confession. On attend la décision du tribunal pour l’évêque Mgr Pican
(elle peut faire « jurisprudence »).
d) Propositions (dont certaines d’un professeur de morale au
séminaire) : Sortir ces prêtres de la pastorale ; bien dire aux
séminaristes : on ne s’engage pas, si on doit vivre des choses
impossibles ; on se rendrait malheureux et on rendrait les autres malheureux.
Le jeune prêtre Stéphane dit : Je dois conduire les jeunes vers autre
chose, surtout pas vers moi-même.
3. Le
pays. L’Opinion Publique :
- Le porte-parole des évêques explique : Il y a eu évolution des
esprits – dans la société et dans l’Eglise. Autrefois, on y était moins
sensible ; on ne savait pas que cela laissait de graves séquelles sur
l’enfant. On pensait aussi que les personnes pédophiles pouvaient guérir.
- Les statistiques : le jeune prêtre Stéphane nous
dit : 80% sont des cas d’inceste (= en famille) ; et, bien sûr, sur
les 20% qui restent, la plupart ne sont pas des cas de prêtres. Mais, avec tous
ces problèmes de prêtres, les jeunes risquent de me regarder avec défiance
- A la fin on nous précise : 30 prêtres condamnés, 19 mis en examen
– sur 25 000 prêtres. Mais on ne connaît pas le nombre des victimes...
4. Les
« Spécialistes » (professeurs, psychologues, juges,
associations...) :
- Le professeur de morale au séminaire (P André) nous dit : en
morale, il n’y a qu’un problème : la décision. Mais il faut prendre
cette décision avec sa conscience et avec bonne foi. C’est lui aussi qui disait
aux séminaristes : on ne doit pas s’engager, si on doit vivre des choses
impossibles ; on se rendrait malheureux et on rendrait les autres
malheureux.
- Une représentante des associations de défense des enfants dit :
« Il n’y a aucune excuse... » et elle le répète fortement.
- Une phrase ambiguë nous permet de poser un problème important.
Quelqu’un a dit à peu près ceci : « Il s’agit de juger un
homme qui est un pervers ». Lorsqu’on dit :
« juger », on parle de morale et de droit (de justice des
hommes) ; lorsqu’on dit : « pervers », on parle de
psychologie et de maladie. C’est le rapprochement des deux notions
(psychologique et morale) qui fait la difficulté. L’être humain est
libre ; mais sa liberté est limitée ou plutôt « conditionnée » par
toutes sortes de difficultés, limites, handicaps...
5. Les
Auteurs de ces Actes :
- Dans cette émission, une seule chose est dite à propos des prêtres
accusés : ils ne guériront pas... Constatation psychologique, et on ne
nous en dit pas plus.
6. La Télévision et Nous :
Il nous faut maintenant réfléchir : une émission télévisée peut
avoir plusieurs buts fort différents : informer, dénoncer, expliquer,
aider...etc. Ici elle a surtout dénoncé, montré du doigt les coupables et
surtout ceux qui ne les ont pas dénoncés. Nous sentons le besoin de reprendre
le tout pour questionner :
- les séquelles (suites, traces, conséquences sur la santé) laissés sur
les enfants. Quelles sont ces séquelles ? Dépendance affective par
exemple... Tendance à rester enfant...
- l’émission a surtout dénoncé le manque de responsabilité des évêques
ou des curés (quatre fois) ; on nous a dit une fois d’où vient ce
manque : c’est là qu’il faudrait réfléchir : situations nouvelles,
manque de préparation, de formation psychologique des évêques et prêtres.
- secret, silence, parole : attention, l’émission a tendance à
confondre le secret de la confession avec le silence des
responsables. Il y a des moments où le supérieur (évêque ou autre supérieur)
doit parler, et normalement il n’est pas confesseur... Là, les téléspectateurs
(souvent très ignorants) risquent de ne
rien comprendre, de confondre. Donc de dénoncer le secret de confession en
disant que c’est une loi complice des criminels.
- l’attitude du chrétien – Cette émission n’a pas abordé directement
l’attitude chrétienne puisque ce n’est pas une émission religieuse. ...
les
prêtres coupables d’agression sexuelle sur des enfants (quelques
points-questions)
1. Les
Victimes :
La souffrance des victimes (enfants) et
de leurs parents.
Les « séquelles » : souvenir + dépendance affective
2. Les Evêques :
Silence, secret, langue de bois, langage
ecclésiastique... « Peur de quoi ? »
3. L’Opinion Publique ; les Statistiques
Autrefois, moins sensible.
Les statistiques : 80% des viols d’enfants = en famille
(inceste)...
- A la fin on nous précise : 30 prêtres condamnés, 19 mis en examen
/ sur 25 000 prêtres. Mais nombre des victimes inconnu...
4. Les « Spécialistes » :
Les juges et les tribunaux, les professeurs de
morale, les psychologues, les Associations de défense des victimes...
On a entendu : « Il n’y a aucune excuse ! »...
« Il s’agit de juger un homme qui est un pervers ».
« Juger » = l’affaire des juges au tribunal. « Pervers » =
l’affaire des psychologues. D’où la question difficile : comment traiter à
la fois la responsabilité et la maladie ?
5. Les Auteurs de ces Actes
On parle d’eux. On dit même qu’ils ne guériront
pas (phrase terrible).
Mais on ne leur parle jamais. Les questions qui se posent à leur propos
sont de deux ordres : a) accepteront-ils de se dénoncer (donc d’être
responsables) ? ...
Et : b) d’essayer de comprendre, d’entreprendre une
psychothérapie ?
6. La
Télévision et
Nous
Elle a essayé d’AIDER :
- aider les victimes en dénonçant, en informant pour
qu’ils se défendent mieux
- aider nous tous. Mais : Y a-t-il deux catégories ?
Personnes saines et pédophiles malades ? Innocents et coupables ?
- attention, confusion entre secret de la confession et silence
des responsables...
- Choix des Images :
. L’évêque avec la crosse et la mitre ?... « Agneau de Dieu
qui enlève le péché du monde » ?... « Oeuvre de chair ne
désireras » ?... L’offertoire ?...
- La Television = arme terrible. Poursuivre l’évêque dans l’escalier... pour
montrer sa fuite ? La foule pense comme la télévision. La télévision pense
comme la foule. Pas toujours. Mais c’est plus facile et rassurant.
No comments:
Post a Comment